Etude de sol : c'est quoi ?
Il faut savoir d'abord que le projet doit être au point : les sondages se feront par rapport à un plan et une implantation sur le terrain. Si on change de projet, l'étude de sol peut ne plus être valable. De même, une étude de sol faite par une autre personne qui aurait abandonné son projet (faute de prêt bancaire par exemple) ne sera pas valable pour le projet suivant s'il n'est pas implanté de la même façon.
Après quelques demandes de devis, l'entreprise Géobilan à Pibrac s'est avérée, à prestation égale, être la plus intéressante.
Il s'agit d'une étude de sol de type G2 AVP - En Phase Avant-Projet (anciennement G12) - et cela coûte en moyenne 1100 euros.
Cette étude de sol permettra de garantir la pérennité de l'ouvrage et imposera aux constructeurs, terrassiers ou maçons, des directives à respecter, s'il y a lieu.
Déroulement de l'étude du sol
Nous avons pu assister au déroulement de cette étude. La reconnaissance de la construction projetée s'est faite au moyen d’un sondage à la tarière continue de 6 ml (ou refus) et de 2 sondages au pénétromètre dynamique lourd menés au refus (ou à 10 m) pour estimer la nature et la compacité des sols qui recouvrent le substratum.
Installation du matériel
Nous pensions qu'il fallait du gros matériel, mais finalement, une simple machine (assez volumineuse tout de même) télécommandée arrive dans un fourgon.
C'est elle qui sera utilisée pour toutes les opérations. Une machine sur chenilles qui permet d'avancer sur la plupart des terrains, même en mauvais état.
Mais cela suppose que le terrain soit tout de même accessible par cette petite chenillette et qu'il soit dépourvu de réseaux enterrés en service sous et autour des sondages.
Le devis ne prévoit pas de découpage (enrobé, dalle…) et le terrain ne peut être remis dans l’état initial (surplus de matériaux laissé sur place). Pour nous, pas de souci vu que le terrain est à nu.
Sondage à la tarière continue
Le sondage de la tarière consiste à visser dans le sol (pression et rotation) une sorte de forêt et à le retirer régulièrement pour échantillonner le sol retenu entre les spires. Ce sondage est réalisé, dans notre cas, jusqu'à 6m de profondeur.
Voici ce que donne un sondage à la tarière continue en vidéo.
Pénétromètre dynamique
Ensuite, 2 essais au pénétromètre dynamique lourd sont menés jusqu’au refus (PD1 & PD2). Le refus intervient lorsque le pénétromètre arrive sur un sol dur.
L’essai de pénétration dynamique permet de simuler le battage d’un pieu et de déterminer la résistance dynamique que le terrain oppose à l’enfoncement de celui-ci. Il consiste à faire pénétrer dans le sol par battage un train de tiges lisses, muni à son extrémité d’une pointe de section connue. Le battage est assuré par une masse, appelée mouton, tombant d’une hauteur bien déterminée.
Déjà, nous sommes moyennement rassurés, car parfois, la tige descend seule sans que le mouton n'ait à tomber dessus. Pas bon signe quand ça intervient à 4m de profondeur !
Comme vous pouvez le constater sur cette vidéo, ce second test est nettement plus bruyant que le premier.
Résultats pour notre terrain de Castelnau d'Estrétefonds
A noter, l'extrême rapidité de Géobilan pour nous envoyer le dossier géotechnique puisque ce dernier nous est arrivé par mail le lendemain de l'étude de sol.
Nous étions plutôt confiants puisque un proche de notre entourage nous avait indiqué, suite à la lecture de l'étude de sol réalisée pour les voiries, qu'il ne devrait pas y avoir de problème. Idem pour le lotisseur qui nous a indiqué que tous les voisins ayant déjà construit n'ont pas eu de souci.
Mais nous avions tout de même une crainte, puisque la plupart des terrains situés à Castelnau d'Estrétefonds et alentours (Bouloc, Saint Jory, Cépet, Grenade, Grisolles, Pompignan et même Fronton) sont très argileux et nécessitent bien souvent des pieux. Des craintes qui se sont avérées fondées (sans jeu de mot aucun).
Voici ce que dit, en résumé, l'étude de sol :
Les anciennes alluvions sont établies sur une épaisseur présumée atteignant environ 6,2 m en PD1 et 6,5 m en PD2.
Elles sont constituées de dépôts à dominante argileuse devenant plus sableux à la base de la couche. Leur consistance est hétérogène, globalement très faible à faible jusqu’à près de 4 m de profondeur, avec la présence d’horizons inconsistants en PD1 entre environ 0,7 m et 1,4 m de profondeur.
Le substratum molassique aurait été atteint entre 6,2 m et 6,5 m de profondeur au droit du projet. Ces formations sédimentaires compactes, composés localement d’argiles marno-sableuses, sont altérées en tête sur une épaisseur sub-métrique.
Leur consistance augmente ensuite très rapidement avec la profondeur, avec un refus au battage des pénétromètres (qd ≥ 50 MPa) à une profondeur de 7,1 m (PD1) et 7,3 m (PD2), a priori sur des molasses raides.
Voici les résultats sous forme graphiques.
Système de fondation envisageable :
La classe de conséquence de la construction projetée serait CC2 avec une catégorie géotechnique 2.
Dans le contexte pré-cité, le bâtiment projeté (R+1 partiel) devra être fondé sur des appuis profonds de type « pieux » (associés à des longrines préfabriquées) encastrés d’au moins 3 diamètres dans les formations molassiques suffisamment compactes établies à partir d’environ 6,5 m de profondeur sous la surface du sol. A noter que cette solution permettra d’éviter les risques de mouvements différentiels et de reprise de tassement sous le bâtiment mitoyen existant.
Donc, des pieux de 6.5m (7.7m de longueur théorique en diamètre 400mm).
Un coût non négligeable
Nous avons fait faire 3 devis. Ces derniers vont de 7000€ à 11760€ !
Un surcoût qui n'était pas prévu et qui nous oblige donc à réétudier certains devis avec les artisans afin que tout puisse passer dans l'enveloppe du prêt immobilier. Nous remercions encore tous ceux qui soutiennent notre projet de près ou de loin. Nous allons en avoir besoin dans les prochaines semaines !